Édition du mardi 6 mai 2008
«L'argument selon lequel la forte augmentation des dépenses serait imputable à l'augmentation des transferts de compétence n'est guère recevable», selon Gilles Carrez, président du Comité des finances locales
Dans son rapport sur les «Premiers éléments disponibles concernant lexécution du budget en 2007», Gilles Carrez, rapporteur général du budget à lAssemblée nationale -et président du Comité des finances locales- relève que «la dégradation de la situation financière des collectivités territoriales, après la stabilisation observée en 2006, résulte notamment dune forte hausse de la masse des rémunérations versées et de linvestissement.»
Le député-maire (UMP) du Perreux (Val-de-Marne), souligne que le montant des dépenses et recettes des collectivités territoriales en 2007 en comptabilité nationale na pas encore été rendu public par lINSEE mais quà partir des premières données provisoires en comptabilité publique publiées par la Direction générale de la comptabilité publique en novembre 2007, une estimation de lévolution des dépenses des collectivités territoriales pour lannée 2007 peut être établie.
Selon ces données, les dépenses des collectivités territoriales passent, à champ courant -c'est-à-dire avec compensations de lEtat- de 185,2 milliards deuros en 2005, à 196,3 milliards en 2006 (+6%) puis à 209,8 milliards en 2007 (+6,9%). A champ constant (hors compensations), ces dépenses sont, respectivement, de 184,6 milliards deuros en 2005, 194,85 milliards deuros en 2006 (+5,5%) puis de 206,1 milliards en 2007 (+5,8%).
Selon le président du Comité des finances locales, «largument selon lequel la forte augmentation des dépenses serait imputable à laugmentation des transferts de compétence nest guère recevable.»
Les données font apparaître «une forte augmentation de la dépense (+ 5,8 %) pour 2007 à champ constant. Cette évolution montre les limites de lapplication de la règle dor qui interdit aux collectivités territoriales de financer par lemprunt les dépenses inscrites en section de financement. Cette règle ne suffit pas à garantir léquilibre général des finances locales.»
Fin mars, dans un communiqué, lAMF avait au contraire estimé «quon ne peut accuser les collectivités territoriales de mauvaise gestion» (voir nos informations du 31 mars ci-dessous).
Elle tenait à rappeler au gouvernement que:
«- les collectivités territoriales ne peuvent emprunter que pour financer leurs dépenses déquipement, contrairement à lÉtat qui sendette pour financer son déficit de fonctionnement;
- la dette totale des collectivités sélève à 136 milliards, celle de lÉtat atteignant 1.027 milliards, alors quelles réalisent 72% des investissements publics civils. Ces investissements ont été autofinancés en 2007 à hauteur de 70% (soit 36 milliards), ce qui nest pas le cas pour lEtat;
-au moment où les dotations de lÉtat et les recettes fiscales stagnent, les collectivités sont dans lobligation, pour financer une partie de leurs investissements, qui bénéficieront aux générations futures, de recourir à lemprunt. Tel a été le cas en 2007: elles ont emprunté environ 20,7 milliards deuros et en ont remboursé 14,4.»
Accéder au rapport de Gilles Carrez, lien ci-dessousc=http://ww
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